Et ce n’est pas ratifier une veine facile, que de qualifier toute cette génération et ce groupe de compositeurs, de « révolutionnaire », quand on pense qu’ils ont produit dans le même temps de l’achèvement de la grande ère du baroque contrapuntique de Bach le père, et des premières années du classicisme. Ci-contre, les quatre plus illustres représentants de l’Empfindsamkeit : de haut en bas et de gauche à droite, C.P.E. Bach, Georg Benda, W.F. Bach, Jan Dismas Zelenka.

Une nouvelle acception du XVIIIe siècle musical germanique apparaît dès lors dans cette diversité « révolutionnaire » pour une bonne part, contemporaine de deux époques qui quant à elles se succèdent en ces mêmes années. Et je ne résiste pas à ce propos, à citer le premier paragraphe du texte évidemment très aigüe de Francesco Corti lui-même pour le livret de cet enregistrement, et dans lequel on peut constater sa claire volonté de mettre en exergue cette nouveauté radicale si méconnue, dans un XVIIIe siècle que l’on pense avoir balisé ordinairement, entre baroque et classicisme – selon les classifications qui proviennent de la naissance même de la musicologie allemande et qui survivent tant aujourd’hui :

Les fruits immortels des extrêmes