Et dans le spectacle, on est littéralement immergé dans cette demeure du musicien cinéphile, le spectateur regardant par-dessus l’épaule de l’artiste et dans la connivence hospitalière à laquelle il le convie, ces images évocatrices des films admirés ou parfois simplement évoqués, mais aussi des images de son propre parcours de musicien. On le revoit, depuis que jeune pianiste entouré de parents aimants et modestes, il a débuté son apprentissage aux côtés de Denyse Rivière puis Marcel Ciampi, avant d’intégrer la Yehudi Menuhin School à Londres puis le Conservatoire de Paris où il rafle les prix avant de triompher plus tard au Concours Chopin et d’entamer la carrière que l’on sait.

En 2022, tout comme le public de la Folle Journée de Nantes alors dédiée à Schubert, j’avais été littéralement ébloui de ce que Jean-Marc Luisada avait su atteindre d’accomplissement existentiel dans la dernière sonate du compositeur (un miracle absolu, un prodige décisif gravé au disque chez Dolce Volta et récompensé par les prix, dont un Diapason d’or de l’année 2022).

Cette année, par ce récital bientôt repris à Paris et qui sera également pérennisé par un enregistrement, il aura su non seulement conquérir encore une fois les âmes, mais il aura de surcroît cheminé avec son public, dans la fraternité et les hautes cimes d’un cœur intelligent.  Moteur !

Au cinéma ce soir, Dolce Volta 2023 (enregistrement live du récital, Opéra de Liège, juin 2022).