
De lui, le musicologue et poète Alain Duault dit un jour : « Il ne ressemble à personne et c’est pour ça qu’on l’aime ». Et c’est un fait : l’art de Jean-Marc Luisada est inséparable d’une personnalité immédiatement attachante, et d’une aura qui enveloppe tous les publics de ses concerts. Parler de lui impose de s’interdire les formules lénifiantes, en demeurant fidèle à ce qu’il est, l’humanité et la simplicité, le charme et la ferveur, l’humilité et l’ampleur – et ce mystère derrière le sourire, qu’il met au service de la musique en un sacerdoce qui n’a jamais quitté ce lauréat du Concours Chopin. Dans le monde des pianistes, Jean-Marc Luisada est l’un des plus éminents spécialistes de Chopin (incomparable rubato) et de Schubert (profondeurs abyssales). Tous les compositeurs dont il a su dire les univers (Schumann, Haydn, Bach entre autres) se sont vus gratifiés d’un élan qui jamais ne grève la clarté ni ne trahit la rigueur de l’énonciation. Jamais chez un pianiste le sens de la narration musicale n’a autant culminé, vers les hautes cimes d’une quintessence des émotions. Le cinéphile passionné nous mène en des contrées où les images disent un idiome et une poésie de l’être, tracent les fondus enchaînés à nos larmes et à nos joies, et nous font le don du puissant alexitère aux tourments de nos jours. C’est aussi pourquoi fréquenter l’art et la sagesse de Jean-Marc Luisada, c’est accepter l’offrande d’un viatique pour nos vies qui cheminent, pour nos cœurs qui s’émeuvent. Chacun dans son silence remercie et salue le magicien, qui offre à Sostenuto ces mots précieux d’accueil et d’encouragement.


JEAN-MARC LUISADA, juin 2025
MOTS-CLÉS
