Une discographie pléthorique : l’héritage Perlman
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Le cas Perlman, envisagé du point de vue de la discographie, est unique dans l’histoire du violon – et on peut se fier au spécialiste mondial qu’est en l’espèce Jean-Michel Molkhou, quand il précise : « Sa discographie qu’il ne cesse d’enrichir est l’une des plus vastes jamais enregistrées par un violoniste. » (« Ithzak Perlman. Un charisme inouï », Les grands violonistes du XXe siècle, tome 1, Buchet-Chastel, 2011), précisant encore : « L’immense répertoire d’Itzhak Perlman s’étend des auteurs baroques à la musique contemporaine, bien qu’il affectionne particulièrement l’époque romantique. » Et de fait, au gré des décennies, les intégrales n’ont cessé de s’étoffer encore et encore. Aujourd’hui, pour le 80e anniversaire du violoniste le 31 août 2025, les deux principales intégrales ont été rééditées, et augmentées (Warner Classics et Deutsche Grammophon). Mais l’étendue de cette discographie, il faut bien le savoir, est encore plus vaste, et s’étend sur trois intégrales en tout, en comptant celle de Sony Classical. Rapide panorama d’un univers en constante expansion.
Trois intégrales étourdissantes
La carrière discographique d’Itzhak Perlman se déploie sur plus de cinq décennies, il est doc assez logique, quand on sait l’ampleur de son activité d’enregistrements, qu’il ait fallu pas moins de trois intégrales pour faire le tour de cette carrière d’autant plus étonnante et admirable, que cette discographie ne contient aucun déchet. En prenant en compte ses enregistrements de musiques de films, de musique klezmer ou autres, cette véritable œuvre discographique force le respect et aujourd’hui, en faisant les comptes, on en arrive à quelque 121 cd, répartis donc en trois coffrets. Survol non exhaustif :
Les deux premiers coffrets édités pour la première fois en 2015 pour le 70e anniversaire d’Itzhak Perlman et rééditées en formats augmentés en 2025 pour son 80e anniversaire, sont ceux des intégrales Warner Classics et Deutsche Grammophon. La plus impressionnante demeure celle de Warner, qui regroupe en 78 cd les enregistrement réalisés de 1971 à 2016 par le violoniste pour quatre labels : EMI Classics, Teldec, Erato et Warner Classics proprement dit. Les grands trésors de cette carrière exceptionnelle y sont représentés, des grands concertos (Beethoven, Brahms, Tchaïkovsky, Mendelssohn, Prokofiev, Paganini…) à la grande époque de la musique de chambre avec les amis Daniel Barenboim, Vladimir Ashkenazy, Jacqueline du Pré, Pinchas Zukerman, sans oublier les Sonates et Partitas de Bach. La variété et le rythme des enregistrements des années 70 est impressionnant, et couvre bien des domaines, de Bach à Bartok. Cette énorme compilation demeure la référence principale de la discographie Perlman.

L’intégrale Deutsche Grammophon comprend en 25 cd, les concertos de Mozart enregistrés avec James Levine à la tête de l’Orchestre philharmonique de Vienne en 1983, les concertos de Saint-Saëns, Wieniawski, Berg, Elgar… Mais aussi quelques enregistrement précieux e musique de chambre – encore les Sonates de Beethoven avec Vladimir Ashkenazy, les Sonates pour violon et piano de Mozart avec Daniel Barenboim. Une variété indispensable, qui couvre bien le renouvellement des années 80, jusqu’en 2007.

L’intégrale Sony Classical quant à elle est la plus récente, et date de 2020. Elle couvre l’intégralité des premiers enregistrements réalisés pour RCA, CBS Records et Sony, avec les premières versions des concertos de Tchaïkovsky, Prokofiev, la musique de chambre avec Lynn Harell et Pinchas Zukerman (Mozart), les Sonates pour violon et piano de Brahms avec Daniel Barenboim… Indispensable pour assister à l’éclosion fulgurante d’un talent inouï.

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